Qui ?

Blog collectif du Centre de Soins des addictions, destiné à informer, et à recevoir les contributions des patients du C.S.A.P.A du Pays-Haut, mais aussi des membres de leur famille, de leur couple, des amis...

vendredi 31 décembre 2010

Où en êtes-vous avec l'alcool ?




Questionnaire AUDIT


A la question : « moi et l’alcool, où j’en suis ? », ce mini questionnaire va vous aider à répondre.
(comptez les points -colonne à droite des réponses - et faites le total pour l'ensemble des 10 réponses)




1. Quelle est la fréquence de votre consommation d’alcool?

jamais                                                              0

une fois par mois ou moins                            1

 2 à 4 fois par mois                                         2

2 à 3 fois par semaine                                     3

au moins 4 fois par semaine                           4



2. Combien de verres contenant de l'alcool consommez-vous un jour typique où vous buvez?

1 à 2                                                               0

3 à 4                                                               1
                                         
5 à 6                                                               2

7 à 9                                                               3

10 ou plus                                                       4



3. Avec quelle fréquence buvez-vous six verres ou plus lors d'une occasion particulière ?

jamais                                                                0

moins d'une fois par mois                                1

 une fois par mois                                             2

une fois par semaine                                         3

tous les jours ou presque                                 4



4. Au cours de l'année écoulée, combien de fois avez-vous constaté que vous n'étiez plus capable de vous arrêter de boire une fois que vous aviez commencé?

jamais                                                                   0

moins d'une fois par mois                                   1

 une fois par mois                                                2

une fois par semaine                                            3

tous les jours ou presque                                     4



5. Au cours de l'année écoulée, combien de fois votre consommation d'alcool vous a-t-elle empêché de faire ce qui était normalement attendu de vous?

jamais                                                                    0

moins d'une fois par mois                                    1

 une fois par mois                                                 2

une fois par semaine                                             3

tous les jours ou presque                                     4



6. Au cours de l'année écoulée, combien de fois avez-vous eu besoin d'un premier verre pour pouvoir démarrer après avoir beaucoup bu la veille?

jamais                                                                      0

moins d'une fois par mois                                      1

 une fois par mois                                                    2

une fois par semaine                                               3

tous les jours ou presque                                        4



7. Au cours de l'année écoulée, combien de fois avez-vous eu un sentiment de culpabilité ou des remords après avoir bu?

jamais                                                                        0

moins d'une fois par mois                                        1

 une fois par mois                                                     2

une fois par semaine                                                 3

tous les jours ou presque                                         4



8. Au cours de l'année écoulée, combien de fois avez-vous été incapable de vous rappeler ce qui s'était passé la soirée précédente parce que vous aviez bu?

jamais                                                                          0

moins d'une fois par mois                                          1

 une fois par mois                                                       2

une fois par semaine                                                   3

tous les jours ou presque                                           4



9. Avez-vous été blessé par quelqu'un d'autre, ou quelqu'un d'autre a-t-il été blessé parce que vous aviez bu?

non                                                                                     0

oui mais pas au cours de l'année écoulée                       2

oui au cours de l'année                                                    4



10. Un parent, un ami, un médecin ou un autre soignant s'est-il inquiété de votre consommation d'alcool ou a-t-il suggéré que vous la réduisiez?

non                                                                                     0

oui mais pas au cours de l'année écoulée                       2

oui au cours de l'année                                                     4



 total  :


Un score ≥ 6 chez les femmes et ≥ 7 pour les hommes indique l’existence d’un problème entre vous et l’alcool ; et la possibilité d’une dépendance au-delà de 13.

Nous sommes à votre disposition pour vous accompagner dans votre réflexion.
 
 
 
 

mercredi 29 décembre 2010

Lettre à la famille du patient alcoolique

Information à la Famille

Texte tiré en majeure partie de la « Lettre à la Famille » du Dr Fouquet (Le Dr Fouquet est un médecin alcoologue qui, dans les années 1950, a « renouvelé » l’alcoologie, définissant entre autre l’alcoolisme comme étant une perte de la liberté de s’abstenir d’alcool.)


" Votre parent ou proche est suivi au Centre. Sans doute vous posez-vous de multiples questions à son sujet, tant pour le présent que pour l’avenir.
Le but de cette Lettre est de tenter de répondre, dans la mesure du possible, à vos légitimes préoccupations. Il est très utile en effet que l’on vous tienne informé, car vous sentez bien que votre rôle, demain, sera très important.
Cette « Lettre » conserve son caractère impersonnel, écrite pour « toutes » les familles de malades, elle ne saurait tenir compte du cas particulier qui se pose à vous. Vous ne trouverez donc ici que des considérations d’ordre général sur la maladie alcoolique, maladie si particulière et méconnue dont votre parent ou proche est atteint.
En aucune façon, cette lettre ne peut se substituer à une conversation plus approfondie entre vous et l’intervenant qui suit spécialement votre parent ou proche.



La « Petite Guerre » chez vous.
Quelle est donc cette maladie qui a si profondément détérioré la vie de votre malade et celle de sa famille ?  Depuis des mois, sinon des années, vous êtes le témoin douloureux d’un fait incompréhensible : il (le proche ; dans tout le texte à suivre sera utilisée cette terminologie pour signifier indifféremment le malade, le parent ou le proche) boit trop de vin, trop de bière ou trop d’alcool, soit tous les jours, soit par périodes, et il ne le supporte plus, quelles que soient les qualités ou quantités de ces liquides.

Peu importent d’ailleurs les modalités de détail de sa consommation, le fait est qu’il continue « aveuglément ». Sa santé en souffre, évidemment, mais aussi son humeur, plus souvent mauvaise que bonne ; son caractère devient pénible, irritable ; ses capacités intellectuelles fléchissent, son travail aussi s’en est vivement ressenti, etc.. Toutes ces altérations sont évidentes, crèvent les yeux de son entourage.

Naturellement, vous lui en avez fait la remarque, c’était le bon sens même. A votre étonnement, il est resté « sourd » et a continué à boire comme avant. Après les appels à la raison, sont venus les reproches, peut être même les menaces. Probablement vous est-il arrivé parfois de vous mettre en colère et finalement de désespérer de trouver une issue à cette situation infernale. En même temps que votre chagrin et votre irritation croissaient, le mal ne faisait qu’empirer. Après avoir eu l’illusion persistante qu’il aurait pu s’arrêter s’il l’avait voulu, vous en êtes peut-être arrivé à penser qu’il le faisait exprès. Au lieu de reconnaître que la vie devenait impossible, votre proche  prétendait par exemple, n’avoir rien bu, ou…presque pas ; de nombreux indices vous prouvaient immédiatement le contraire. Après les dénégations, vous avez connu aussi les repentirs, puis les promesses, les espoirs tout neufs chaque fois brisés...etc.

Aujourd’hui ou par le passé, la situation a pu être modifiée ; soit après un incident plus grave que les autres, soit par crainte de perdre définitivement votre affection ou de ruiner sa situation, ou sa santé, votre proche a ou avait accepté enfin, bon gré mal gré, de se faire soigner. Vous avez ou aviez alors constaté son amélioration physique et morale. Il avait retrouvé sommeil et appétit, son caractère plus gai, plus confiant ; Il faisait même des projets d’avenir. Le premier bilan était positif et rassurant ; mais probablement vous posiez-vous d’autres questions : « combien de temps cela va durer ? Peut-il retomber dans les mêmes errements ? Faudra-t-il tout recommencer dans quelques semaines ou quelques mois ? » Pour répondre à ces questions, nous vous proposons quelques informations concernant cette maladie.


La Maladie.
D’abord, pourquoi parler de maladie, et non pas plus simplement du vice, du manque de volonté, des mauvaises habitudes qui ont entraîné tous ces malheurs ? Justement, tous ces termes ne sont pas applicables à votre proche et une étape décisive sera franchie, par vous comme par lui, quand vous aurez admis que vice, défaut de volonté ou mauvaises habitudes n’ont rien à voir avec ce qui arrive. Il s’agit de tout autre chose. Il s’agit d’une maladie dont on peut résumer le symptôme majeur par une phrase : « Votre proche a perdu la liberté de s’abstenir de l’alcool »

Il est d’un intérêt capital que vous compreniez bien ce que l’on veut dire par cette phrase. En effet, il s’agit de la perte d’un mécanisme normal. Pour vous, et pour la majeure partie des gens, les boissons alcooliques peuvent être un agrément, un plaisir même, mais vous pourriez vous en passer facilement. Pour votre proche, elles étaient devenues une nécessité maladive aussi impérieuse et vitale que pour nous tous le besoin de dormir. On peut échapper au sommeil pendant un temps plus ou moins long, mais tôt ou tard il faudra dormir. Il en va de même pour votre proche à l’égard de l’alcool : il ne pouvait plus s’en passer.


Les 3 éléments de cette maladie, tels que les présentaient le Dr Fouquet :

1) «  L’intoxication alcoolique »
 Dans ces conditions, peu à peu, l’organisme s’est intoxiqué, c'est-à-dire qu’il a accumulé des produits toxiques dont l’effet était d’autant plus nocif que l’organisme était de moins en moins résistant. Grâce au sevrage avec l’arrêt de l’alcool, les effets toxiques ont pu être réduits. Il est possible qu’ils ne laissent que peu de traces dans l’organisme de votre proche.

2) « L’alcoolo-dépendance ».
Mais plus importante est la question de savoir si ce « besoin » d’alcool pèsera inéluctablement sur son destin. Autrement dit, « est-il possible de le mettre dans un état où ce besoin ne se fasse plus sentir ? »
Après une période de sevrage d’une dizaine de jours, la réponse est oui, concernant les manifestations physiques de la dépendance.
Par contre, le fait est que si le malade reprend, sous quelque forme que ce soit, de l’alcool, le risque de revoir progressivement ou brutalement, la nécessité de boire à nouveau réapparaisse.

C’est dire que le propre de cette maladie est de rendre celui qui en est atteint, lié à l’alcool….il lui faut donc pouvoir rester strictement abstinent.

3) Le Facteur Psychologique.
Mais ce n’est pas tout. Peut-être avez-vous pu noter, bien avant qu’il ne soit malade, divers traits particuliers de son caractère ou certaines tendances de sa personnalité. De plus, au cours de circonstances émotionnelles telles que la tristesse, anxiété, dépit, colère, etc.., vous avez sans doute remarqué que votre proche avait tendance à boire plus et aussi que dans ces circonstances il « supportait » moins bien. Rappelez-vous aussi l’expression « noyer son chagrin ». Cet exemple montre un aspect du rôle de l’alcool. Vous connaissez aussi l’histoire du soldat de deuxième classe à qui le capitaine propose le galon de caporal, s’il peut s’arrêter de boire pendant deux mois. L’autre répond : « Mon capitaine, ça ne m’intéresse pas, quand j’ai bu je me crois général ».
Cette anecdote illustre naïvement un des mécanismes possibles qui a pu être à l’origine de son rêve insensé de bonheur par l’alcool.

Il est d’autres mécanismes, où peut-être vous-même intervenez, car, dans les difficultés avec l’entourage (notamment le conjoint), bien souvent, on ne voit pas bien ce qui est cause et ce qui est conséquence ; il est en tout cas important d’y réfléchir, et si possible d’y réfléchir avec lui. Bien sûr, tant que durait la « petite guerre », c’était impossible. Si vous voulez vraiment reconstruire quelque chose ensemble, il faut mettre chacun du sien, en essayant chacun de se mettre à la place de l’autre.

Ces éléments psychologiques, et sans doute bien d’autres plus intimes, ignorés de vous ou même de lui, jouent un rôle déterminant dans cette maladie. Leur réapparition provoquerait la réapparition du désir d’alcool.
C’est dire toute l’importance qu’il y aura pour le convalescent à reconstituer avec vous une vie harmonieuse capable de lui apporter des satisfactions bien plus authentiques que celles, illusoires, cherchées dans l’alcool. « Il ne lui suffira pas de ne boire que de l’eau, il lui faudra aussi être heureux ».

Ce bref résumé vous permet de mieux comprendre le principe d’étapes essentielles dans le cadre du cheminement « thérapeutique » auquel s’astreint le malade, avec notre, votre collaboration.
Passé le cap du « sevrage », il y a lieu de poursuivre la réflexion quant aux éléments psychologiques, physiques, sociaux, environnementaux, familiaux, professionnels, financiers…etc. jugés à risques de récidive, afin de préserver son avenir, en vue d’une vie plus heureuse.



Votre attitude : et vous-même, que pouvez-vous faire ?
Le plus important est d’abord que vous admettiez qu’il s’agit bien d’une maladie, pour laquelle votre malade utilisera différents « outils » dont le secteur médical peut éventuellement faire partie, tout comme les « proches » et bien d’autres moyens, afin de mettre du mouvement dans ce dispositif, qui se caractérisait de plus en plus par l’inertie ; tout en devenant le décideur et « l’acteur principal ».

Au sortir d’une phase de sevrage, sans doute êtes-vous plus calme, reposé et prêt à un nouvel effort pour l’accompagner dans cette démarche de changements.

1) Liquider le passé.
Votre droit au bonheur a été saccagé. Croyez bien que, pour avoir entendu des centaines de confidences analogues à celles que vous pourriez nous faire, nous comprenons le drame que vous avez vécu et compatissons très sincèrement à vos souffrances. Quelle que soit votre situation présente, nous vous demandons instamment de tout faire pour entreprendre avec courage la liquidation de ce passé douloureux. Sans doute n’est-ce pas toujours aisé et bien des détails navrants ne seront pas faciles à oublier ; d’ailleurs il n’est pas question de les oublier, mais plutôt de tenter qu’ils ne viennent plus parasiter le présent.

Les allusions incessantes aux « fautes » commises, les reproches, les ressentiments ne possèdent aucune vertu curative. Inutile de vous acharner à obtenir des « aveux », à exiger qu’il reconnaisse ses « manquements ». L’expression de ses regrets ou de ses remords vous apporterait peut-être une satisfaction amère, mais dans une large mesure ceci risque d’être particulièrement nocif pour lui et de le rejeter dans le désespoir. On ne peut valablement reconstruire dans ce climat. Enfin, comme vous le savez, bien d’autres éléments de la situation présente risquent de se charger, en dehors de vous, de lui rappeler tout ce qui a été détruit.
Lui aussi sait tout cela. Aujourd’hui il mesure avec lucidité l’étendue des dégâts. Notre rôle a entre autre consisté à lui permettre cette critique serrée de ses années perdues, et aussi à l’aider à surmonter de lourds sentiments de culpabilité.
Aussi notre premier conseil est-il : « ne lui parlez plus du passé, en tout cas pas pour vous plaindre ou pour faire des reproches ».



2) Neutralité à l’égard de l’alcool.
C’est votre ennemi. Sans doute êtes-vous prêt encore à reprendre la lutte pour éloigner ce produit maudit ; pour autant ce combat ne sert à rien, c’est peine perdue.

Pour exemple : - à la maison, il est inutile de cacher les bouteilles d’alcool. Définissez ensemble la conduite à tenir. Si vous avez l’habitude aux repas de boire du vin ou de la bière, vous pouvez continuer. Si vous invitez des parents ou des amis, même attitude.
- hors de la maison, les bistrots sont nombreux, les commerces également. Dans la vie professionnelle, les « occasions » ne manqueront pas ; vous savez trop que vous n’y pouvez rien et qu’il est souvent vain - sauf cas très particulier – d’envisager de changer de profession. Cette même réflexion peut-être menée dans le cadre de la vie sociale et des éventuelles limitations que vous souhaiteriez voir mises en place… avec les répercussions négatives de ce type de décisions.



3) Lui faire confiance dans le présent.
Il ne nous est pas inconnu que cela soit aussi difficile pour vous. Si un jour votre proche est en retard pour rentrer, vous éprouverez un serrement de cœur et penserez immédiatement : « ça y est, je suis sûr(e) que c’est à cause de ça ! ». Quand il arrivera quelques minutes plus tard, vous expliquant la cause légitime de son retard, ne montrez pas que vous avez été inquiet. Si un soir, il vous dit : « je sors 5 minutes parce que j’ai oublié d’acheter le journal… », même anxiété, même attitude.

Certaines phrases, recommandations ou « ordres » se révèlent particulièrement infantilisantes et dans ce cas improductives, du style : « sois raisonnable, fais attention, tu as pris tes médicaments ? etc.. » ; il en est de même des serments ou des promesses « arrachés », tout comme des questions qui pour le coup se révèlent agressives (tu as bu ?) ou insidieuses du genre : « tu as l’air fatigué ? tu as l’air excité ? tu es rouge ? tu es pâle ? tu ne parles pas ? tu parles beaucoup ? qui sous-entendent toujours : « je soupçonne que tu as bu ».

Pour que vous puissiez vous convaincre vous-même du « bien fondé » du § précédent, posez vous la simple question : « n’ai-je pas depuis longtemps utilisé ces « techniques » d’approches que l’on me dit improductives ?...quelles en ont été les bénéfices et quelles en ont été les conséquences négatives ? et y-a-t-il lieu de les poursuivre ? ».

Pour autant même en modifiant l’approche que vous aurez avec votre proche, il n’en demeure pas moins que vous resterez anxieux pendant des mois, mais qu’il est souhaitable de « jouer » un nouveau jeu ou plutôt avec de nouvelles règles. Pour vous aider à accomplir ces changements et supporter cette anxiété qui peut se révéler perturbatrice n’hésitez pas à faire appel à notre équipe. Un intervenant, différent de celui qui suit votre proche, pourra vous accompagner dans votre réflexion. De plus, au sein des mouvements d’entraide, vous avez également la possibilité de trouver des éléments de soutien qui vous soient spécifiques.



4) Et lui faire confiance pour l’avenir.
A l’instant il vient de vous être demandé deux choses difficiles : l’une concerne la « révision » d’une attitude allant dans le sens des « considérations rétrospectives et de la tendance à la surveillance relative à l’alcool dans le présent ; de plus il est abordé de l’intérêt du témoignage de la plus large confiance possible pour l’avenir.

Le sevrage effectué et l’abstinence instaurée, vous savez que votre proche est allé se promener seul en ville…il ne s’est rien passé d’extraordinaire, ou plus exactement il est probable qu’il ait fait un usage normal de sa liberté retrouvée. Dans quelques jours il …reprendra le travail, va de nouveau assumer un certain nombre de responsabilités vis-à-vis de lui, de vous et des autres. Il aura des initiatives et des décisions à prendre ; il retrouvera certaines attributions perdues, par exemple le maniement normal de l’argent, le suivi des comptes au domicile, le suivi scolaire des enfants..etc.  en un mot, il redeviendra un adulte autonome.

Pour l’aider à cette restauration de sa valeur humaine, là encore, il vous est proposé d’imaginer de prendre le contre-pied de l’attitude antérieure probable : faire taire, ou apprendre à gérer une anxiété qui, laissée sans frein vous conduirait à la suspicion, à la méfiance.

L’objectif de ces modifications d’attitudes : lui permettre de pouvoir retrouver, grâce également à vous, l’estime et l’affection dont il a tant besoin. Dans notre société humaine où tout est si parfaitement organisé pour développer et encourager l’alcoolisme, trop peu de choses existent encore pour venir au secours de ses victimes, qui rencontrent seulement menaces et coercitions. Comment pourra-t-il retrouver une signification valable à sa vie, si ce n’est d’abord auprès de vous et des siens ?



L’avenir.
Nous avons bien conscience que la lecture de ces lignes vous laisse sceptique. Peut-être pensez-vous que nous ne tenons vraiment aucun compte du passé de mensonges et de dissimulations et qu’en définitive, nous sommes bien naïfs de vous proposer une politique semblable !

Notre rôle n’est pas de vous bercer d’illusions ou d’espoir. Pour autant, nous vous avons proposé d’analyser l’efficacité des « politiques » utilisées auparavant et si vous jugez de leur inefficacité, d’en prendre le contre-pied ou pour le moins une direction autre.

La maladie alcoolique se caractérise par son caractère chronique, tout comme on pourrait le dire pour l’asthme ou le diabète..etc.

On ne guérit pas de ce type de maladie en l’espace de 4 semaines ; pour autant, à l’issue de cette période de 4 semaines d’abstinence, on entre en convalescence.
L’évolution de cette maladie est difficilement prévisible ; elle peut tout aussi bien être d’emblée favorable qu’entrecoupée, à plus ou moins longue échéance, d’incidents de tous ordres dont vous devez être informé.

Quoiqu’il arrive sachez que vous aurez toujours la possibilité de conserver un contact avec un des intervenants de l’équipe ; dans le cadre d’un suivi que vous souhaiteriez personnalisé, cet intervenant sera bien entendu différent que celui qui est amené à accompagner votre proche.



Le premier incident auquel vous pensez est la ré alcoolisation qui peut soit rester ponctuelle à type d’accroc au contrat d’abstinence ou éventuellement ouvrir le champ à une véritable rechute. Sans vouloir minimiser ce type d’accroc, il n’y a pas lieu non plus de le diaboliser et de l’ériger comme étant la transgression ultime, au titre de la violation de l’abstinence.
Si une telle éventualité se présentait, malgré votre chagrin ou votre irritation secrète, l’ensemble des « nouvelles » techniques d’approches relationnelles seront à mettre en pratique en vue d’un soutien réaffirmé, témoignant de votre affection et de la poursuite de votre collaboration au lent processus d’amélioration. Bien entendu, la reprise rapide d’un rendez-vous au Centre est également vivement conseillée, afin de ré analyser le dispositif d’alerte et d’urgence lors du réveil des pulsions d’alcoolisation, dans le but de réduire le risque de passage à l’acte conduisant à des reconsommations.



Le deuxième ordre de difficultés possibles est la persistance d’un état physique, mais surtout moral médiocre, au décours d’un sevrage.
Il n’est pas exclu que même en restant strictement abstinent, votre proche éprouve, pendant un temps assez long, soit des troubles du sommeil, de l’appétit, etc..,soit, sur un autre plan, de l’anxiété, des tendances à la dépression ou à l’irritation, etc. Le traitement de ces manifestations éventuelles sera à négocier dans le cadre du suivi au Centre ou auprès de son médecin traitant.

Enfin, la situation conjugale, familiale, professionnelle, financière ou sociale dans laquelle il se trouve est plus ou moins compliquée. Sans doute, bien des obstacles devront-ils être surmontés. Là encore, il peut y avoir des hauts et des bas et la réussite sera plus ou moins longue à venir.



Durant la lecture de ces quelques lignes vous avez pu être balancé entre des perspectives plus ou moins optimistes puis pessimistes. En fait, vous le comprenez bien, chaque situation est un cas particulier et en tirer des généralités n’est pas concevable dans ce que vous vivez ou vivrez. Pour autant, la persévérance et l’espoir font partie des outils indispensables dans cet accompagnement.



Conclusion.
 Après la lecture de ces pages, nous vous proposons de les garder, de les relire et surtout ne craignez ni de faire des objections, ni de poser toutes les questions utiles à la maturation de la réflexion. Il est effectivement important que l’on puisse établir une véritable alliance thérapeutique, en collaboration avec votre proche, qui restera, quoiqu’on souhaite, veuille ou fasse, l’acteur principal mais également l’ultime décideur quant au choix de scénario d’une autre histoire qui reste à inventer."



Ecoute Alcool  : 08 11 91 30 30 (de 8h à 2h coût d'un appel local)
- information soutien conseil orientation pour les personnes en difficulté avec l'alcool et leurs proches -

mardi 21 décembre 2010

Histoire de l'alcool

Transmis par le Docteur Guiliani ( médecin alcoologue nutritionniste consultant à Mont Saint Martin):

HISTOIRE DE L’ ALCOOL


Première Partie : « L’archéologie de l’Alcool »

Le Christianisme
L’Ancien Testament évoque fréquemment l’usage du vin.
Le premier vigneron reste Noé qui planta la vigne dès la fin du déluge (il avait 600 ans) et en action de grâce, l’arrosa du sang d’un agneau, d’un lion, d’un singe et enfin d’un porc (on reconnaît là les effets du vin selon que l’on en boit peu, beaucoup ou trop). Il connut l’ivresse et l’humiliation de s’être mis nu devant ses fils, la dérision d’un des leurs et l’action des deux autres qui le couvrirent d’un manteau en marchant à reculons. L’ivresse seule est source d’humiliation et non pas l’homme (Noé mourut à …950 ans).

Loth est également un symbole de la différence entre l’ivresse et la dignité humaine. Lorsque Sodome fut détruite, aucune possibilité de descendance humaine ne pouvait exister, les survivants étant Loth et ses filles. Celles-ci l’enivrèrent et obtinrent de lui une descendance. Loth, grâce à l’ivresse n’eut conscience « ni de son coucher ni de son lever » (Genèse), donc fut épargné de la culpabilité de l’inceste.
Ainsi la race humaine put se perpétuer dans la moralité divine.
Le Nouveau Testament apporte une autre image du vin. Entre le premier miracle de Jésus Christ aux Noces de Cana transformant l’eau en vin et son dernier repas où le vin devient le sang du Christ, la religion chrétienne a permis le passage du vin païen au vin chrétien.

L’expansion de l’empire romain et la propagation de la chrétienté étendront la culture de la vigne. Cette culture, en France, dirigée par les romains, faite par les gaulois (esclaves) eut au fil des siècles pour mainteneurs les abbés, évêques et princes du moyen-âge.

Le Moyen-Age
Au nom de la gloire de Dieu, une viticulture monastique s’épanouit, les « Pères » brasseurs de bière faisant de même. L’ivresse toujours réprimée, devient un pêché.
Le marché du vin s’accompagne de charges, impôts et privilèges tantôt promulgués, tantôt abolis.
Dans cette époque, le monde paysan et citadin boit du vin tant qu’il n’est pas devenu vinaigre.

La Renaissance
Cette époque marque l’essor du vin-plaisir, donc d’une boisson de qualité. La naissance des grands crus aura lieu pendant les XVII et XVIIIème siècles.
La fiscalisation par « l’octroi » amène la réglementation des guinguettes, tavernes et cabarets avec heure de fermeture obligatoire, amendes pour les débitants et usagers.
Ces cabarets « parlements du peuple » comme aimera dire Balzac bien plus tard, amènent à la Révolution Française et à un éphémère « vin de la liberté » défiscalisé…le temps d’une révolution….


Cette première partie de l’histoire de l’alcool que l’on peut appeler « l’archéologie de l’alcool » reste très actuelle entre l’usage réglementé protégé, glorifié, sacré de l’hydromel au vin à la bière et aux autres boissons fermentées.
Peu de place a été donnée aux boissons distillées (alambic) d’origine arabe pour les uns, grecque pour les autres.
Concernant l’origine arabe, « al-kuhl » désignait d’abord l’antimoine pulvérisé (car on le mêlait jadis à d’autres métaux afin qu’il contribue à les durcir), ensuite tout liquide distillé. Un tel emprunt a été réalisé par d’autres alchimistes dont l’art de la magie associait des techniques chimiques (remontant à la découverte et à la maîtrise des métaux) avec des spéculations plus ou moins mystiques (ou secrètes)… ; « el khôl » signifie également en arabe : masque.
Cette « eau de vie », cet esprit du vin, fabriqué par les distillateurs et vendue uniquement aux apothicaires, sera le support élixir de teintures et autres remèdes dans le XVIII siècle.
Le mot alcool vient de naître et c’est une autre histoire développée dans la deuxième partie.
Pour l’heure qu’en retenir :
  1. C’est le hasard d’une fermentation qui est à l’origine de la découverte de l’alcool.
  2. La découverte est située au néolithique (époque dite de la pierre polie ≈ 5000 ans avant JC)
  3. La Grèce et la Rome antique célèbrent le culte de Dionysos pour les grecs et Bacchus pour les romains
  4. L’ancien testament cite les grandes ivresses de Noé et de Loth en donnant une notion morale
  5. Le nouveau testament insère le vin dans la vie sociale
  6. Le moyen-âge voit la naissance des grandes réglementations de la consommation et du négoce du vin
  7. La renaissance signe la qualité et la naissance des grands crus
  8. Les boissons issues de distillation n’ont que peu de place dans l’histoire « archéologique » de l’alcool.




Deuxième Partie : histoire de l’alcool 
aux temps modernes

De quoi ça parle ?
Cet historique de la période moderne abordera les changements de comportements sociaux et l’apparition de la notion de maladie alcoolique qui préoccupera la « santé publique ». Cette préoccupation prendra 2 directions :
  1. La Prévention par la création d’une législation spécifique répressive et préventive et d’associations de prévention
  2. Les Soins partagés entre les prises en charges médicales soutenues par la recherche et les prises en charges associatives.

Si l’archéologie de l’alcool a montré que l’usage réglementé, protégé, sacralisé reste encore actuel, l’histoire des temps modernes mettra en forme « sociale » ce que les anciens avaient repéré et traduit en usage « humain ».
La fin du XVIIIème siècle, le début de la révolution industrielle s’accompagne de changements démographiques et de comportement social en Europe. Un historien britannique Théodore Zeldin écrit que le peuple français « acquiert tout d’un coup en même temps, le droit de vote et le droit de boire ».
Les méfaits d’une consommation excessive sont décrits par Dickens pendant qu’un médecin suédois Magnus Hus propose le terme d’alcoolisme en décrivant les multiples alcoolopathies viscérales ou mentales. La traduction française sera publiée en 1852.
Ainsi sont rattachés à une molécule, l’alcool, décrite par les chimistes, les effets néfastes de nombreuses boissons alcooliques. Toutefois, en 1865, Pasteur, ne trouvant pas de germes nuisibles dans le vin déclare que « le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons ».
Il est bon de rappeler que seules les boissons distillées étaient mises en cause, au point qu’un médecin affirmait en 1877 que « l’alcoolisme ne se rencontre que dans les départements qui ne consomment pas de vin » !!!
Parallèlement à la publication des scientifiques et des romanciers tels que Dickens et Zola sur l’alcoolisme, les premières sociétés de tempérance se constituent en mouvement d’aide tels que la CROIX BLEUE en 1877 à Genève, d’obédience protestante et la CROIX D’OR en 1910 d’obédience catholique. Les premiers sevrages se feront à l’aide de ces associations.
Après sa création la LIGUE NATIONALE CONTRE L’ALCOOLISME compta jusqu’à 150.000 adhérents en 1912.

La guerre de 14/18.
L’utilisation des quarts de « gnole » durant la guerre suivie dès la fin de celle-ci par « l’union sacrée » autour du « pinart de la victoire » réussira à faire passer la consommation de vin par habitant en France de 160 à 172 litres par an (moyenne de 1930 à 1939) contre 60 litres en 1997, cette alcoolisation est essentiellement masculine, des tas de jeunes conscrits ayant découvert pendant ce dramatique épisode toutes les particularités du produit qui donnait du courage, qui permettait de soigner sa détresse et ses pleurs etc…Paradoxalement, la consommation d’absinthe fut interdite en …1915.

L’entre-deux guerres
La fin de la première guerre mondiale va marquer un temps de surproduction du vignoble français, donc d’une augmentation de la consommation par habitant citée plus haut.
Les lois répressives s’intéressent à l’ivresse publique, toujours considérée comme un désordre social et situent la majorité alcoolique à 18 ans.
En janvier 1920 les Etats-Unis inventent la prohibition pendant qu’en France les associations anti-alcooliques ne seront plus soutenues par l’Etat, ni moralement, ni financièrement.
La victoire de 1918 a amené une expansion nationale « obligée ».

L’après-guerre
Le monde médical demeurera jusqu’aux années 1950 assez impuissant devant le phénomène de la dépendance alcoolique et des alcoolopathies.
L’apport des vitamines, la découverte de médicaments psychotropes, hypnotiques, tranquillisants, aidera les médecins.
Les méthodes de dégoût ou de dissuasion apparaissent, la méthode Champeau des piqûres chauffantes est proposée en 1965.
Les années 1970 voient la création des Consultations d’Hygiène Alimentaire devenant Centre d’Hygiène Alimentaire en 1975 pour s’appeler Centre d’hygiène Alimentaire et d’Alcoologie (CHAA) en 1983 qui se transformeront enfin en Centre de Cure Ambulatoire en Alcoologie (CCAA) en 1999.

La Ligue Nationale contre l’Alcoolisme deviendra Comité de Prévention contre l’Alcoolisme pour se nommer depuis l’Association de Prévention contre l’Alcoolisme dont l’objectif essentiel est la prévention et l’application de la législation et non l’aide aux soins.
Le monde associatif avec la Croix Bleue et la Croix d’Or crée des Centres de cure et postcure.
Il se laïcise avec la création de Vie Libre en 1953, proche du milieu du travail et des mouvements d’Education Populaire. L’aide à la réinsertion professionnelle devient un de leurs principaux objectifs.
Les Alcooliques Anonymes est une association issue de la rencontre en 1935 de deux buveurs américains (Bill et Bob) qui sont ainsi devenus abstinents. Ceux-ci éditent un livre en 1939 « les Alcooliques Anonymes », appelé le Gros Livre, surnommé Big Book, dans lequel ils développent l’idée de maladie comportementale caractérisée par une perte de contrôle des consommations et dont le seul traitement est l’abstinence absolue (sobriété), renouvelée de 24H en 24H.
Ce traitement n’est selon eux possible qu’avec le partage de l’expérience de chacun mise en commun. Le centre d’intérêt sera une réflexion commune et comportementale sur le « comment » on boit, « comment » on s’arrête et non sur le « pourquoi » je bois.
Ce mouvement sera introduit en France en 1960.
Il existe également des mouvements associatifs professionnels issus des grandes entreprises publiques ou privées.
En 1990 une définition de l’ « Addiction » est proposée par Goodman : « processus par lequel un comportement, pouvant permettre à la fois une production de plaisir et d’écarter ou d’atténuer une sensation de malaise interne, et qui se caractérise par l’échec répété de contrôler ce comportement et sa poursuite en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives ».
Ce concept d’addiction amène au terme de "pratiques addictives", comprenant de multiples facettes, dont celle de la dépendance alcoolique.
Mais ceci est une autre histoire, celle qui reste à écrire dans l’entrée de ce Millénaire.
Pour l’heure, qu’en retenir ?
  1. La fin du XVIIIème siècle avec la Révolution Française marque des changements de comportements sociaux.
  2. Le terme alcoolisme apparaît au milieu du XIXème siècle
  3. La fin du XIXème et le début du XXème siècle seront marqués par la création d’associations de soutien aux malades alcooliques et de prévention contre l’alcoolisme
  4. Après les années 1950 une véritable stratégie de soins sur le plan médical se met en place.
  5. A l’aube des années 2000 un nouveau concept laisse augurer de nouvelles stratégies : l’ADDICTION….




    lien réduction des risques :  http://www.technoplus.org/t,1/1018/t
     sur la route : http://www.technoplus.org/t,1/1055/securite-routiere

lundi 20 décembre 2010

Cannabis

LE CANNABIS OU CHANVRE

Le cannabis est une plante dont le principe actif responsable des effets psychoactifs est le THC (tétrahydrocannabinol). Sa concentration est très variable selon les préparations et la provenance du produit . Il est classé comme stupéfiant dès 0,3 % de THC. Le THC est responsable des effets du cannabis sur le système nerveux. Il semble qu'il y ait une augmentation de la teneur en THC du cannabis au cours des dernières années (30% dans certaines résines de cannabis, alors qu'un haschich à 10% était encore très rare en 1993).


On peut le trouver sous différentes préparations:
Marijuana: Ce sont des feuilles et des sommités fleuries séchées (communément la ganja, le pétard).
La résine (ou hashish, shit, teuch) c'est une pâte sèche de couleur variable, brune ou verte.
L'huile de cannabis utilisée dans une pipe à eau appelée bong.


Pour tout psychotrope, trois facteurs déterminent la gravité de la consommation: le produit, l’individu et l’environnement. Dans le cas du cannabis, c’est surtout la fragilité de l’usager et l’âge auquel il s’initie (la précocité), qui vont rendre l'usage problématique (avec des effets indésirables comme des troubles de l'humeur, de l'anxiété, de la concentration, de la mémoire... la perte de la réactivité intellectuelle, la démotivation)
Notre expérience professionnelle nous a montré que les difficultés liées aux consommations peuvent masquer d’autres problématiques psychopathologiques ou familiales et favoriser l’usage à risque et la dépendance. Nous préconisons une approche globale de ces problématiques afin de prévenir les risques associés aux consommations.

Voir également ces liens :
http://www.le-cap.org/questions_soins.html#cannabis

http://cannabis-5000.skyrock.com/

http://www.technoplus.org/t,1/1016/t (réduction des risques)

http://www.chrysis-online.com/demos/cannabis/

http://www.lecrips-idf.net/rubrique222.html

http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/805.pdf

http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/806.pdf (risques expliqués aux parents)

http://www.ofdt.fr/ofdtdev/live/publi/rapports/rap07/cde.html

http://www.inpes.sante.fr/SLH/articles/386/03.htm (intervention précoce)

http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/dossier.php?id_dossier=101

http://www.snv.jussieu.fr/vie/dossiers/cannabis/thc.htm (point scientifique)

http://www.ofdt.fr/ofdtdev/live/produits/cannabis.html

http://www.technoplus.org/t,1/1017/champis (champignons hallucinogènes)



Auto-questionnaire : Le CAGE Cannabis - DETC (validé aux Etats-Unis) :

1) Avez-vous ressenti le besoin de Diminuer votre consommation de cannabis ?
oui
non

2) Votre Entourage vous a-t-il déjà fait des remarques au sujet de votre consommation ?
oui
non

3) Avez-vous déjà eu l'impression que vous fumiez Trop de cannabis ?
oui
non

4) Avez-vous déjà eu besoin de fumer du Cannabis dès le matin pour vous sentir en forme ?
oui
non

Deux réponses positives (ou plus) à ces questions sont évocatrices d'une consommation nocive.
Nous nous tenons à votre disposition pour en parler.




Ecoute Cannabis : 08 11 91 20 20 (de 8H à 2H coût d'un appel local)

samedi 18 décembre 2010

HéroÏne

L'HÉROÏNE, QU'EST-CE QUE C'EST ?

L'héroïne est un opiacé puissant, obtenu par synthèse à partir de la morphine, extraite du pavot.


> À QUOI ÇA RESSEMBLE ?

L'héroïne se présente sous la forme d'une poudre ou de granulés à écraser. Longtemps injectée par voie intraveineuse, l'héroïne peut être aussi prisée (sniffée) ou fumée. En France, les pratiques d'injection sont en baisse depuis plusieurs années.


> EFFETS ET DANGERS DE L'HÉROÏNE

L'héroïne provoque très rapidement l'apaisement, l'euphorie et une sensation d'extase. Cet effet immédiat de plaisir intense est suivi d'une sensation de somnolence, accompagnée parfois de nausées, de vertiges et d'un ralentissement du rythme cardiaque. L'héroïne agit ponctuellement comme anxiolytique puissant et comme antidépresseur.

Quand l'usage se répète, la tolérance au produit s'installe et le plaisir intense des premières consommations diminue. En quelques semaines, le consommateur ressent le besoin d'augmenter la quantité et la fréquence des prises. La vie quotidienne tourne autour de la consommation du produit.

La dépendance s'installe rapidement dans la majorité des cas. L'héroïnomane oscille alors entre des états de soulagements euphoriques (lorsqu'il est sous l'effet de l'héroïne) et des états de manque qui provoquent anxiété et agitation. La dépendance à l'héroïne entraîne presque toujours des risques importants de marginalisation sociale.

Des troubles apparaissent très vite, dont l'anorexie et l'insomnie.
La morphine est le médicament le plus actif contre la douleur. Il arrive que ce médicament soit détourné, avec les mêmes dangers que ceux de l'héroïne.

La surdose (ou overdose) à l'héroïne provoque une dépression respiratoire souvent mortelle. Généralement provoquée par une consommation importante de produit, elle peut aussi survenir avec des doses relativement faibles, notamment lors d'une reprise de consommation après une période d'abstinence.

D'autre part, la pratique de l'injection expose à des infections locales (abcès) lorsqu'une bonne hygiène n'est pas respectée. Surtout, la mise en commun du matériel d'injection et des autres objets de préparation expose à un risque très élevé d'être contaminé par le virus du sida (VIH) ou de l'hépatite C. C'est pour enrayer le phénomène de contamination qu'a été mise en place à partir de 1987 une politique de réduction des risques.

voir aussi : http://cept.lu/fr/frono/infos-drogues/heroine/methadone

Une partie de ce texte est extrait du livre d'information "Drogues : savoir plus, risquer moins" réalisé par la MILDT et l'INPES.

http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1281.pdf

http://www.drogues.gouv.fr/drogues-illicites/heroine/index.html

http://www.drogues-dependance.fr/

http://www.drogues-info-service.fr/

www.pistes.fr (réduction des risques VIH et Hépatite)

http://www.pistes.fr/swaps/59.htm

www.soshepatites.org

http://www.asud.org/produits/article-125-heroine-effets-risques.html

http://www.apothicom.org/injection_moindre_risque.php

http://www.technoplus.org/t,1/1024/rabla/hero

http://www.technoplus.org/t,1/1080/drug-mix

http://users.skynet.be/Actolux/

http://cept.lu/fr/frono/infos-drogues/heroine

http://www.ofdt.fr/ofdtdev/live/produits/opiaces.html

http://www.lecrips-idf.net/article1605.html




jeudi 16 décembre 2010

Toxicomanie

Comme nous vous l'avons indiqué, l'association Tandem a été reprise par Alpha-Santé et le CSST est devenu CSAPA.
Comme nous ne sommes pas sûrs de pouvoir conserver l'ancien site du CSST (lien à droite) nous allons rapatrier petit à petit les informations du site sur ce blog.

Aujourd'hui voici les éléments concernant la toxicomanie en général.

La toxicomanie (du grec toxikon = poison et mania = folie) se traduit par un usage répété et excessif d'une ou plusieurs substances toxiques (analgésiques et/ou psychotropes) sans justification thérapeutique.
Cet usage s'accompagne d'un désir incontrolable de continuer à consommer le produit, accompagné d'accoutumance et de dépendance.
Selon l'OMS, la définition stricte de la toxicomanie correspond à quatre éléments :
* Une envie irrépressible de consommer le produit
* une tendance à augmenter les doses
* une dépendance psychologique et parfois physique
* des conséquences néfastes sur la vie quotidienne (émotives, sociales, économiques).


Une classification des produits, substances toxiques a été élaborée en 1991 par Jean Thuillier, psychiatre et pharmacien, et Yves Pelicier, médecin et professeur d'université.
Les produits sont classés en trois grandes catégories :
Les stimulants qui stimulent le fonctionnement du système nerveux :
Tabac, Cocaïne, Crack, Médicaments stimulants (Amphétamines et autres dopants), Ecstasy, GHB.
Ces produits favorisent temporairement un état d'éveil et d'excitation et réduisent la fatigue. Ils induisent un sentiment fallacieux d'assurance et de contrôle de soi. L'effet est généralement suivi d'un état d'épuisement et de dépression.
Ils conduisent fréquemment à la dépendance psychique et peuvent induire, à forte dose, des conséquences graves : paranoïa, dépression importante, fatigue généralisée. Ils sont aussi la cause d’accidents par surestimation de ses capacités.

Les hallucinogènes ou perturbateurs qui perturbent le fonctionnement du système nerveux :
Cannabis et produits dérivés, Produits volatils (colles et solvants, anesthésiques volatils), Kétamine, LSD, champignons hallucinogènes etc.
Ces produits provoquent une perturbation de la perception de l'environnement et de la réalité : modifications de la perception du temps et de l'espace, sensibilité exacerbée aux couleurs et aux sons.
A long terme, ils peuvent modifier durablement la personnalité du consommateur qui ne peut plus composer avec les éléments de la réalité.

Les dépresseurs qui ralentissent le fonctionnement du système nerveux :
Alcool, Médicaments tranquillisants et somnifères (Barbituriques, Benzodiazépines...), Opiacés (Héroïne, Méthadone, Codéine, Morphine... ).
Ces produits entrainent une sensation de détente et de rêve ainsi qu'une perte d'inhibition.
Ils conduisent fréquemment à la dépendance physique et peuvent induire, à forte dose, des conséquences graves (arrêt cardiaque ou respiratoire). Ils sont également la cause d'accidents par perte de vigilance et de contrôle de soi.


Les produits stupéfiants, qui entraînent une dépendance, ont un point commun : celui d'augmenter la quantité de dopamine, neuromédiateur agissant sur une zone du cerveau appelée le « circuit de récompense». C’est cette zone qui est stimulée et nous donne du plaisir chaque fois que nous agissons dans le sens de notre conservation ou de la survie de l’espèce : le plaisir de manger ou le plaisir sexuel par exemple.
La stimulation des neurones à la dopamine produit une sensation de plaisir intense. L'individu cherchera alors à ressentir de nouveau ce plaisir avec le ou les produits utilisés. Ce mécanisme explique les comportements de consommation répétitive qui conduisent à la dépendance. Mais en sollicitant anormalement le circuit de récompense, les produits stupéfiants peuvent engendrer à terme son déséquilibre permanent.
Les autres neuromédiateurs impliqués sont principalement les endomorphines, les endocannabinoïdes, la noradrénaline, la sérotonine, l’acétylcholine et le GABA.





Où en êtes-vous avec les produits stupéfiants : http://www.technoplus.org/t,1/1082/reperes


DROGUES infos service: 0800 23 13 13
7j/7 anonyme et gratuit
http://www.filsantejeunes.com/docs/doc-drogues/449-les-autres-drogues
http://cept.lu/fr/frono/infos-drogues/
http://www.ofdt.fr/
http://www.drogues.gouv.fr/
http://www.asud.org/
http://www.apothicom.org/
www.technoplus.org
www.safe.asso.fr (réduction des risques)
http://a-f-r.org/plume/ (association française de réduction des risques)
www.aides.org (sida hépatite)
http://www.lecrips-idf.net/article57.html (vidéo "drogue plaisir dépendance" pour initier un débat)
http://www.lecrips-idf.net/article55.html (scénarios sur la drogue)
http://www.lecrips-idf.net/IMG/pdf/fotoki.pdf
http://www.lecrips-idf.net/IMG/pdf/methamphetamine.pdf

http://www.technoplus.org/t,1/1025/speed
http://www.technoplus.org/t,1/1026/taz-/-mdma
http://www.technoplus.org/t,1/1020/ghb/gbl
http://www.technoplus.org/t,1/1022/lsd
http://www.technoplus.org/t,1/1019/coke
http://www.technoplus.org/t,1/1081/sniff
http://www.lecrips-idf.net/IMG/pdf/drogues_loi_2009.pdf (loi)

http://www.technoplus.org/t,1/1060/lois-sur-les-drogues (législations européennes)
http://www.lecrips-idf.net/rubrique222.html (questions sur les drogues)
http://www.lecrips-idf.net/rubrique12.html (ressources thématiques consommations de drogue)
http://www.technoplus.org/t,1/1055/securite-routiere (sur la route)



http://www.voltairenet.org/mot2282.html?lang=fr (mafias et narcopolitique)





lundi 6 décembre 2010

Du blog Tandem au blog CSAPA (définition de l'addiction)

Comme vous l'avez constaté, le titre de ce blog a changé.
Le CSST, Centre de Soins Spécialisés en Toxicomanie, est devenu CSAPA, centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie, en collaboration avec le centre d'alcoologie de Mont Saint Martin (où travaillent un médecin alcoologue, une psychologue tabacologue, une infimière formée aux thérapies familiales).

Définition du CSAPA : http://www.drogues-info-service.fr/?Le-Centre-de-Soins-d


Qu'est-ce que l'addiction ?
La notion de conduite addictive comprend à la fois les addictions aux substances psycho-actives (drogues, tabac, alcool) mais également les addictions comportementales, sans substances psycho-actives.

" Le terme d'addiction est un vieux vocable français trouvant son étymologie dans le terme latin ad-dicere : « dire à » au sens de donner, d'attribuer quelqu'un à quelqu'un d'autre en esclavage, si bien que l'esclave était dictus ad, « dit à » tel maître. En ce sens, l'alcoolique serait celui qui est « dit à » l'alcool, comme le drogué est celui qui est « dit à » la drogue, le boulimique « à » la faim, le joueur « au » jeu, le fumeur « au » tabac. (...)
Dans l'ancienne République romaine, un « addictum » (addicté) était un esclave pour dette.(...) L'addiction désignait en droit romain ancien la contrainte par corps de celui qui, ne pouvant s'acquitter de sa dette, était mis à la disposition du plaignant par le juge. Celui qui n'était pas parvenu à gérer convenablement ses propres obligations, se voyait condamné à payer, avec son corps et par son comportement " (Sztulman)


Goodman propose des critères pour le diagnostic du trouble addictif :

A - impossibilité de résister aux impulsions à réaliser ce type de comportement ;

B - sensation croissante de tension précédant immédiatement le début du comportement ;

C - plaisir ou soulagement pendant sa durée ;

D - sensation de perte de contrôle pendant le comportement ;

E - présence d'au moins cinq des neuf critères suivants :
1 - préoccupation fréquente au sujet du comportement ou de sa préparation.
2 - intensité et durée du comportement plus importantes que souhaitées à l'origine.
3 - tentatives répétées pour réduire, contrôler ou abandonner le comportement.
4 - temps considérable consacré à préparer le comportement, à l'entreprendre, ou à se remettre de ses effets.
5 - survenue fréquente du comportement qui empêche le sujet d'accomplir ses obligations professionnelles, scolaires, universitaires, familiales ou sociales.
6 - activités sociales, professionnelles ou récréatives sacrifiées du fait du comportement.
7 - perpétuation du comportement, bien que le sujet sache qu'il cause ou aggrave un problème persistant ou récurrent d'ordre social, financier, psychologique ou physique.
8 - tolérance marquée : besoin d'augmenter l'intensité ou la fréquence pour obtenir l'effet désiré, ou diminution de l'effet procuré par un comportement de même intensité.
9 - agitation ou irritabilité en cas d'impossibilité de s'adonner au comportement.

F- certains éléments du syndrome ont duré plus d'un mois ou se sont répétés pendant une longue période.


L'addiction comporte donc trois dimensions :
- l'impulsion (action sans considération des conséquences, recherche du plaisir)
- la compulsion (pensées envahissantes, répétition, évitement d'un état émotionnel désagréable)
- la dépendance :

augmentation du degré de stimulation nécessaire (= tolérance )
symptômes de sevrage, dysphorie en cas d'arrêt brutal
impossibilité répétée de contrôler un comportement et la poursuite de ce comportement en dépit de la connaissance des conséquences négatives.

La notion de dépendance est complexe, elle signifie: « situation d’assujettissement d’un individu à la prise d’une drogue : l’interruption de cette dernière entraîne un malaise psychique, voire physique, qui incline le sujet à pérenniser sa consommation.» (Larousse).
On individualise souvent la dépendance psychique (pulsion impérieuse à consommer un produit pour rechercher un effet) et la dépendance physique (besoin de consommer un produit pour prévenir la survenue des troubles physiques des manifestations de manque).


DEPENDANCE SANS DROGUE ou addiction comportementale
voir ce lien :
http://www.le-cap.org/questions_soins_2.html#AUTcyber



internet, jeux vidéos : http://www.netecoute.fr/
http://www.jeuxvideoinfoparents.fr/
http://www.dailymotion.com/video/x6rvoa_over-game_shortfilms



film interactif ados et Web



Joueurs Ecoute Info Service : 09 74 75 13 13 (de 8H à 2H côut d'un appel local) http://www.joueurs-info-service.fr/


http://www.drogues-info-service.fr/
http://www.tabac-info-service.fr/




Questionnaire CRAFFT (ADOSPA)

(repérage précoce de consommations nocives de Substances Psycho-Actives):



1) Êtes-vous déjà monté dans un véhicule (Auto, moto, scooter) conduit par quelqu’un (vous y compris) qui avait bu ou qui était défoncé(e) ?


2) Utilisez-vous de l’alcool ou d’autres drogues pour vous Détendre, vous sentir mieux ou tenir le coup ?


3) Avez-vous Oublié des choses que vous deviez faire (ou fait des choses que vous n’auriez pas habituellement faites) quand vous utilisez de l’alcool ou d’autres drogues ?



4) Consommez-vous de l’alcool et d’autres drogues quand vous êtes Seul(e) ?



5) Avez-vous déjà eu des Problèmes en consommant de l’alcool ou d’autres drogues ?



6) Vos Amis ou votre famille vous ont-ils déjà dit que vous deviez réduire votre consommation de boissons alcoolisées ou d’autres drogues ?





Un score inférieur à 2 indique un usage simple

Un score égal à 2 indique un usage à risque

Un score ≥ 3 indique un usage nocif voire dépendance










voir aussi : http://www.technoplus.org/t,1/1082/reperes








vendredi 3 décembre 2010

Atelier peinture sur tissu







Les ateliers fonctionnent (de façon individualisée ou en groupe) à la demande des patients qui souhaitent un moment agréable de détente, la reprise d'un loisir déjà expérimenté, un peu de concentration sur un support apprécié.